Quand demander une nymphoplastie ?
Même s’il n’existe pas de normes en termes de taille, de forme ou même de couleur, de nombreuses femmes savent ce qu’il en est d’avoir des petites lèvres trop grandes. Cette hypertrophie labiale se caractérise alors par des petites lèvres (ou nymphes) qui dépassent plus ou moins des grandes lèvres, les rendant visibles, voire gênantes. A quel moment alors demander une nymphoplastie, cette opération permettant de diminuer les lèvres vulvaires ?
Pourquoi les petites lèvres dépassent-elles ?
Les petites lèvres correspondent à un repli cutanéo-muqueux, imberbe, servant essentiellement à protéger l’urètre, le vagin et le clitoris du milieu extérieur.
Leur hypertrophie peut avoir deux grandes origines, l’une constitutive, l’autre acquise.
- L’hypertrophie congénitale des petites lèvres est considérée comme une malformation, même si elle n’apparaît souvent qu’après la puberté et la poussée hormonale associée. Ses causes sont mal connues, mais font probablement intervenir en partie des facteurs génétiques.
- L’hypertrophie acquise des petites lèvres est peut-être plus fréquente. Comme tout tissu cutané, le repli vulvaire peut connaître en effet des variations de volume ou de tonicité au fil des années. C’est d’autant plus vrai que les variations hormonales congestionnent régulièrement les tissus, avec un afflux de sang au moment des règles, de la grossesse ou de l’allaitement. Comme pour la peau ou la muqueuse génitale, le tissu conjonctif des petites lèvres va aussi perdre du collagène au fil des années. Cette perte de tonicité va favoriser leur relâchement, donnant des lèvres vulvaires flasques et plus ou moins tombantes. Cette hypertrophie des petites lèvres fait que leur taille apparaît alors comme disproportionnée par rapport aux grandes lèvres.
Quelles sont les conséquences de petites lèvres trop grandes ?
Les petites lèvres ont une fonction essentiellement protectrice, si bien que leur hypertrophie peut avoir différentes conséquences, dépendant en partie de leur flaccidité plus ou moins importante. Dans son exercice quotidien, le Dr Pecorelli constate qu’on peut distinguer 3 grands types de motifs de consultation.
Les causes médicales correspondent à une fréquence accrue des phénomènes irritatifs ou infectieux des voies uro-génitales proches, comme le vagin ou l’urètre. Un défaut protecteur dû par des lèvres flasques va en effet augmenter ce risque.
Les causes fonctionnelles sont souvent caractérisées par un inconfort, voire de la douleur, résultant notamment des frottements. Ces signes sont particulièrement marqués lors de la pratique de certains sports, comme le vélo ou l’équitation, ou au moment des rapports sexuels. La dyspareunie peut alors altérer profondément la vie intime de toute patiente souffrant d’hypertrophie vulvaire.
Enfin, l’hypertrophie des petites lèvres est souvent à l’origine d’un mal être psychologique, avec ce que certains spécialistes nomment le « complexe de la vulve ». Les patientes se retrouvent bloquées dans leur intimité, hésitant à dévoiler au regard de l’autre des lèvres trop grosses ou trop tombantes. Elles peuvent même renoncer à des sous-vêtements moulants, ou au maillot de bain.
C’est pourquoi le Dr Pecorelli complète toujours son examen clinique par une écoute attentive des patientes. Elle sait que la parole peut être difficile à libérer quand on évoque ses complexes les plus intimes. Empathie et pudeur sont alors nécessaires pour bien expliquer tous les avantages d’une nymphoplastie pour réduire les grandes lèvres.
En quoi consiste une nymphoplastie en chirurgie esthétique ?
La nymphoplastie ou labiaplastie est une opération plastique, visant à remodeler les lèvres pour les diminuer : c’est un geste technique assez simple, effectué sous anesthésie générale courte (30 à 60 mn) et en ambulatoire.
C’est une résection du tissu cutanéo-muqueux en excès, avec une incision longitudinale ou triangulaire selon le volume à retirer.
Pour un résultat esthétique idéal, le Dr Pecorelli cache la cicatrice en l’enfouissant dans les replis muqueux, tout en laissant un petit reliquat de lèvres pour un rendu naturel. Il est conseillé de ne pas reprendre les rapports sexuels dans les 3 à 4 semaines suivant l’intervention, et de veiller à une hygiène intime parfaite.
Dans les cas de malformation congénitale, la réduction des petites lèvres peut être prise en charge partiellement par la CNAM. Cette chirurgie plastique est alors soumise à des critères précis, avec accord préalable.
Dans les autres cas, la nymphoplastie est considérée comme une intervention esthétique, visant à restaurer une vulve symétrique et harmonieuse.
La labiaplastie n’est pas remboursée par la sécurité sociale dans ce cas.
Quand demander une nymphoplastie ?
Le Dr Pecorelli conseille de réaliser une nymphoplastie dès que la patiente ressent une forme de souffrance liée à des petites lèvres trop grosses et apparentes, que cette souffrance soit psychique (mal être, complexe intime…) ou physique (douleur, inconfort, gêne mécanique…). C’est une décision individuelle, qu’il ne faut surtout pas repousser sous prétexte qu’elle touche à l’intime.
Il est alors essentiel de bien expliquer les raisons de cette nymphoplastie souhaitée, pour voir si d’autres gestes de chirurgie intime ou de médecine esthétique doivent s’envisager, que ce soit sur les lèvres vulvaires ou sur le vagin (réjuvénation vaginale par exemple).
Mes échanges avec les internautes
Marylise
Publié le 07/26/2024
Bonjour docteur, je souffre d’hypertrophie des petites lèvres, ce qui me rend inconfortable lors des mouvements et complique le maintien de l’hygiène personnelle. En plus de cela, j’ai des picotements . Je suis très intéressée par une nymphoplastie, mais est-ce possible alors que je suis enceinte de 4 mois ? Merci docteur Pecorelli
Dr Pecorelli
Publié le 10/31/2024
Bonjour,
Il n’est pas possible de faire d’opération lorsque vous êtes enceinte.
Cordialement,
Dr Pecorelli